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Lis tes ratures !!

Parce que jouer sur les mots quand on parle de bouquins, c'est méta.

William Shakespeare - Le Roi Lear / *King Lear

Publié le 2 Juillet 2020 par Lyra Sullyvan in William Shakespeare, Romans anglais, Théâtre, 1606, Flammarion

Honte et malédiction sur le royaume de Grande-Bretagne ! Folie, trahison, mensonge, cupidité, orgueil démesuré ! Tous les vices y grouillent comme autant de rats affamés. Tous les crimes s'y préparent... Lear a voulu savoir ! Ô ! Roi, ta sagesse n'a pas grandi au fil des années... Hélas ! Vanité stupide, insolence coupable, curiosité funeste : tu as voulu savoir et provoquer les dieux. La fille féroce enfonce ses crocs ; l'autre se prépare à la curée ; le fils, contre son frère, trame la ruine du père, la sœur contre la sœur, l'épouse contre l'époux. La bouche déchire la main qui l'a nourrie, dépèce le flanc qui l'a portée, vomit l'amour qui l'a élevée. Ô, Lear, seigneur infortuné, tu sauras donc de tes filles laquelle t'aimait le mieux...

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J'ai sorti un de mes bouquins de Shakespeare de ma PAL récemment lors d'une lecture commune avec Pikobooks.

Et ça m'a rappelé que c'est très plaisant de lire du Shakespeare. Si on retrouve souvent des ficelles identiques dans les différentes pièces de l'auteur, la musicalité, le rythme et la saveur du texte sont délectables.

Comme souvent dans ses œuvres, on navigue entre les manigances, les faux-semblants, les trahisons, les malentendus et les actes précipités basés sur des on-dit sans preuve aucune. Gossip Girl c'est rien à côté de Shakespeare, à ce niveau-là :P On a parfois envie de baffer les personnages à cause de tous ces manques de communication qui créent des situations parfaites pour la manipulation, aux gens qui leur veulent du mal.

J'aime beaucoup ces éditions bilingues parce que je navigue entre les deux langues assez régulièrement, selon ce qui me paraît plus clair en français ou en anglais. Et pouvoir lire une tirade d'insultes en anglais shakespearien, c'est un délice d'humour !

C'était assez fun de le lire juste après avoir lu le tome 1 des Enfants de la Terre de Jean M. Auel, parce que je retrouvais des attitudes similaires entre le Roi Lear et ses filles ici, et Brun et Broud dans le précédent. Cette volonté bienveillante mêlée d'incompréhension d'un côté, ce mépris flagrant et cette incapacité à se faire comprendre de l'autre.

Shakespeare brosse les personnalités avec un certain talent, mettant en scène la vanité, l'hypocrisie, l'orgueil, la jalousie, le mépris, les préjugés (et les actions prises suite à ça qui mènent souvent à la perte), etc.

Mais il sait également dépeindre des qualités plus positives qui peuvent sembler donner un coté niais au personnage, jusqu'à ce qu'on se rend compte que le-dit personnage est bien plus fort que ça. Il y a de la nuance, même si certains restent assez manichéens.

En somme, je suis contente d'avoir d'autres Shakespeare dans ma PAL et savoir que j'ai encore de quoi me délecter de cette maîtrise de la langue et des jeux sur celles-ci qui apparaissent dans ses œuvres.

 

1606, 435p.
Editeurs : Flammarion (GF - Bilingue)

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