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Lis tes ratures !!

Parce que jouer sur les mots quand on parle de bouquins, c'est méta.

Vladimir Nabokov - L'Enchanteur

Publié le 23 Octobre 2017 par Lyra Sullyvan in Vladimir Nabokov, Romans russes, Mental Health, 1939, Classique, Gift, Rivages

Tout commence au détour d'une allée, dans un jardin public, quand les yeux du protagoniste se posent sur une jeune fille. La suite n'est qu'une superbe supercherie parodique et l'on reconnaît rapidement tous les ingrédients qui ont fait le scandale de Lolita.
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Je sors un peu de l'ordre prévu parce que mes deux précédentes lectures entraînait pour moi un visionnage de films ou un spectacle qui allait avec, du coup j'attends d'avoir vu tout ça pour vous en parler de manière plus complète. Mais revenons à nos moutons.

J'ai reçu ce livre en cadeau d'anniversaire voilà de nombreuses années, d'une copine de lycée. Ce que je ne savais pas avant d'ouvrir le livre, c'est que ce texte était un premier pas vers Lolita pour l'auteur. Ce n'est pas la même histoire, mais le sujet est le même.

L'auteur aborde donc le thème de la pédophilie, au travers les yeux d'un homme fasciné par une jeune fille qu'il rencontre dans un parc. Le roman est court, les événements s'enchaînent donc très vite. C'est dérangeant, ça perturbe, ça dégoûte parfois. On s'immisce dans la tête d'un homme qui réfléchit de manière calculatrice pour arriver à ses fins sans aucune empathie pour les gens à qui il est confronté, à commencer par la petite.

Ce qui rend mal à l'aise, c'est qu'il ne semble pas plus gêné que ça par le fait que ça soit malsain. Il sait qu'il faut qu'il se débrouille pour pouvoir s'en sortir parce que ce n'est pas légal/accepté/normal, mais il ne semble pas avoir de cas de conscience au delà de "et si je me fais prendre". 

Après, j'ai clairement conscience que ça doit pas être simple d'avoir ce genre de pulsion qu'on ne comprend/maîtrise pas, c'est un trouble de la santé mentale, mais ce personnage là en particulier n'attire aucune sympathie, ne montre aucun remords. Difficile de ne pas avoir envie de refermer le livre pour ne pas avoir à lire la suite quelle qu'elle soit.

Mais du coup, ça ne sert pas tellement la cause, ça reste dans le "bouh le vilain qui veut se taper des gosses" sans rien faire avancer. Après c'est bien écrit, ça suscite des émotions, mais ce n'est pas le genre d'émotions que j'aime ressentir en lisant, sauf si ça permet de faire avancer les choses, ou d'aider à comprendre.

Un sujet pas simple donc. Heureusement qu'il est court, je ne pense pas que j'aurais supporté des centaines de pages là dessus, et par conséquent, je pense que je ne lirai pas Lolita qui est bien plus long.

 

Citations :

* "Jusqu’ici il avait avisé sur le tas, pratiquement sans préméditation, en se fiant aveuglément à son intuition, comme un joueur d’échecs qui s’infiltre et exerce une pression, chaque fois qu’apparaît un signe de faiblesse ou de paralysie dans la position de l’adversaire."

* "Plus on prête attention aux coïncidences, plus elles se produisent"

 

1939, 135p.
Editeurs : Rivages
Titre original : Volshebnik

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