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Lis tes ratures !!

Parce que jouer sur les mots quand on parle de bouquins, c'est méta.

Louise O'Neill - *Only Ever Yours

Publié le 3 Novembre 2016 par Lyra Sullyvan in Romans irlandais, 2014, Louise O'Neill, Dystopie, SFFF au féminin, SF, Female lead, Gift, Quercus, Autrice

freida and isabel have been best friends their whole lives.
Now, aged sixteeen and in their final year at the School, they expect to be selected as companions - wives to wealthy and powerful men. The alternative - life as a concubine - is too horrible to contemplate.
But as the intensity of the final year takes hold, the pressure to remain perfect becomes almost unbearable. isabel starts to self-destruct, putting her beauty - her only asset - in peril.
And then, the boys arrive, eager to choose a bride.
freida must fight for her future - even if it means betraying the only friend, the only love, she has ever known...

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Non, je n'ai pas oublié les majuscules pour les prénoms des demoiselles, c'est une volonté de l'univers du livre qui fait que les femmes n'ont pas le droit à la majuscule. Ce sont des créations de toute manière, pas des êtres issus d'une fécondation naturelle, donc pourquoi elles auraient besoin de majuscule, c'est pas comme si on leur devait le respect, hein ? Tout de même, n'abusons pas.

Nous voici dans l'univers crée par Louis O'Neil, où les femmes n'existent plus, du coup elles sont crées en laboratoires (avec des plastiques "parfaites", et en quantité suffisante pour que les damoiseaux aient le choix dans la date) et éduquées dans le but presque unique de satisfaire la gente masculine et de leur procurer de nombreux fils. FILS, hein, soyons précis.

Je dis "presque" parce que les femmes sont destinées à 3 "carrières" : compagnes (pour procréer), concubines (pour que ces messieurs puissent avoir de la variété dans la destination de leur appendice masculin quand bon leur semble auprès de femmes plus formées aux joies multiples et variés du sport en chambre qu'à la gestion de la maison et à la maternité), ou chastity (= femmes en charge de l'éducation des filles du début de leur scolarisation jusqu'au jour de la cérémonie où elles sont dispatchées selon les préférences de ces messieurs), donc l'une des carrières est moins concernée par la gente masculine, puisque les femmes de ce groupe ne sont pas amenées à fréquenter beaucoup ces messieurs.

Donc, une société quelque peu dystopique, avec un Father à la tête de tout ce beau monde. L'occasion parfaite pour dessiner une critique des réseaux sociaux, de la place du physique dans la société, de la concurrence entre les femmes, de la suprématie des hommes, etc. De quoi irriter, faire réfléchir, ouvrir les yeux, en somme.

Ça semble tellement réaliste par moment que ça fait peur, mine de rien. D'autant que l'auteur n'épargne pas le lecteur. Les réalisations se font petit à petit, comme on découvre le monde via les yeux de freida, ses expériences, sa faible connaissance du dehors, et ses découvertes. Et chaque nouvelle information glace un peu plus, chaque tournant de l'histoire intrigue et parfois surprend.

Une lecture percutante qui ne m'a pas laissée indifférente. Curieuse de découvrir les autres romans de l'auteur, notamment le seul autre actuellement sorti (Asking for it), qui de ce que j'ai pu entendre, aborde des sujets tout aussi incisifs, sensibles et pertinents dans l'état des choses actuelles de nos sociétés.

Merci Sita pour la découverte ! ^^

Citations :

* “All eves are created to be perfect but, over time, they seem to develop flaws. Comparing yourself to your sisters is a useful way of identifying these flaws, but you must then take the necessary steps to improve yourself. There is always room for Improvement.” 

* "I listen to her laboured breathing and I want to shake her, I'm so exasperated by her sudden inhability to follow the rules like the rest of us."

* "The need to record my life is as fundamental as my need to breathe. Without MyFace, I'm floating. I have nothing to anchor me down, to prove I exist."

 

2014, 390p.
Editeurs : Quercus
 

Ils en parlent aussi : Sita, Sanne, ...

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