The Republic of Gilead offers Offred only one option: to breed. If she deviates, she will, like all dissenters, be hanged at the wall or sent out to die slowly of radiation sickness. But even a repressive state cannot obliterate desire - neither Offred's nor that of the two men of which her future hangs.
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La Servante écarlate est un titre dont j'ai entendu parler moult fois, sans trop être claire sur ce dont il s'agissait. J'imaginais quelque chose dans le genre de La Couleur des sentiments, avec la notion d'esclavagisme sur la reproduction des Maids afro-américaines (parce que je savais qu'il y avait cette histoire d'utilisation du corps de la femme pour repeupler la planète). En fait, j'étais partiellement biaisée par le terme Maid et par la couverture (qui au passage est très intéressante à étudier une fois qu'on a compris le contexte).
Ici, point d'esclavage de femmes de couleurs il y a quelques décennies, mais plutôt une dystopie future sur (entre autre) l'exploitation des femmes toujours fertiles, puisque la majorité des femmes ne le sont plus suite à quelques évènements nucléaires.
Si le thème, les questions d'éthique soulevées, les réflexions sur l'avenir de la société, etc. sont intéressantes, il m'a été compliqué de rentrer dans l'histoire. Les 100 premières pages ont été quelque peu laborieuses, puisque l'introduction de l'univers se fait par petits morceaux, avec des alternances entre le présent et le passé, pour faire comprendre ce qui fut et ce qui est, mais du coup ce n'est pas simple de comprendre où on est, de s'attacher au personnage et de comprendre où va l'histoire.
Le rythme est assez lent, il se passe assez peu de choses (et peu de temps, quelques mois tout au plus), et je pense que c'est très certainement voulu, pour mieux s'immerger dans ce que vit la narratrice, le problème c'est que c'était dur pour moi d'être palpitée par le récit à cause de ces deux points (la lenteur et les aller retour dans le passé avec des informations très très espacées pour comprendre le contexte).
Plus le récit progresse et plus on comprend comment la situation s'est dégradée, comment les gens en sont venu à adopter certains modes de penser, et on réalise qu'il ne faudrait probablement pas grand chose pour en arriver là. Les récits du passés et du moment où ça a changé ont un coté quelque peu oppressant puisqu'il déclenche le début du changement des libertés, des droits, et de l'installation du nouveau régime.
A la fin du récit d'Offred, on trouve quelques pages étranges, dont on ne comprend le rôle qu'au bout de quelques paragraphes. (!! attention spoilers !!)
On comprend alors que le témoignage d'Offred a été enregistré sur cassette, et que dans le futur, la société ayant à nouveau évolué, étudie cette période étrange de la République de Gilead, et en parcourant les documents qui en restent, trouvent des cassettes dont une d'Offred. Ils essayent de déduire, d'extirper des informations, de comprendre ce qu'il s'est passé, tout en nous informant nous sur certains éléments que nous n'avions pas. (!! fin spoilers!!)
Dire que j'ai failli le passer parce que je ne comprenais pas bien ce que ça faisait là et que je ne voyais pas le rapport !
En somme, une lecture intéressante, dont le rythme a été parfois un challenge, mais qui a su me récupérer sur la deuxième partie. Pas un coup de coeur (mais on ne peut pas en avoir à chaque fois hein !), mais malgré tout un bon moment, qui fait réfléchir si on laisse la porte s'ouvrir. :)
Ah, et pour ceux que ça intéressent, un film est sorti en 1990, si ça vous intéresse, et une série télé va bientôt voir le jour (avec un casting assez chouette). Je pense que je vais les regarder bientôt de mon côté :)
Citations :
“But people will do anything rather than admit that their lives have no meaning. No use, that is. No plot.”
"You’ll have to forgive me. I’m a refugee from the past, and like other refugees I go over the customs and habits of being I’ve left or been forced to leave behind me, and it all seems just as quaint, from here, and I am just as obsessive about it."
“Better never means better for everyone... It always means worse, for some.”
“We were the people who were not in the papers. We lived in the blank white spaces at the edges of print. It gave us more freedom.
We lived in the gaps between the stories.”
“But who can remember pain, once it’s over? All that remains of it is a shadow, not in the mind even, in the flesh. Pain marks you, but too deep to see. Out of sight, out of mind.”
1985, 324p.
Editeurs : Vintage Books
Titre français : La Servante écarlate