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Lis tes ratures !!

Parce que jouer sur les mots quand on parle de bouquins, c'est méta.

Jean-Claude Mourlevat - Le Chagrin du roi mort

Publié le 4 Mai 2013 par Lyra Sullyvan in Romans français, SF, Jean-Claude Mourlevat, 2009, Jeunesse, Gallimard

C'est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d'un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l'immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat...

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Désolée pour l'attente, je n'ai pas eu le temps d'écrire cet article avant de partir en colo, du coup la mémoire n'est plus aussi fraîche et le billet arrive avec presque deux semaines de retard.

J'avais déjà lu du Mourlevat avec Le Combat d'hiver, dystopie qui m'avait beaucoup plu. Du coup j'avais envie de voir ce qu'il faisait d'autre. En restant dans l'idée de froid et de neige, sans le faire exprès, j'ai été tentée par Le Chagrin du roi mort.

J'ai eu beaucoup de tendresse pour cette histoire, même si je la trouvais un peu trop enfantine au début. Cependant elle gagne en maturité au fur et à mesure de l'histoire et elle se fait plus dure, moins "jeunesse". J'ai vraiment apprécié cette évolution, réaliste et poignante des deux garçons.

Effectivement, si le ton jeunesse du début peut laisser penser à une jolie histoire poétique sur le ton du conte, la tournure évolue bien vite et s'assombrit au point de douter que les choses puissent bien se terminer. Les personnages principaux en prennent plein la gueule et sortent bien assez vite de l'enfance. Confronté à un héritier jaloux du trône et à la guerre qu'il va mener, Brisko et Aleks vont chacun à leur manière subir les conséquences de ce désastre. Le contraste entre les premières pages du livre et la suite est assez saisissant. Un certain fatalisme s'installe et rien ne semble tourner comme prévu. Et pourtant l'auteur gère a merveille son histoire et nous donne envie de continuer à tourner les pages, continuer d'espérer, à tort ou à raison.

Dans la vie, tout ne finit par toujours comme prévu, et j'aime ses livres qui ne vous font pas entrevoir que tout finira nécessairement bien, et dans lesquels on n'arrive vraiment pas à savoir comment les choses vont évoluer. C'est rare, surtout dans les bouquins jeunesses, alors c'est apprécié, même si pas forcément très "joyeux" du coup. Mais ça aide à comprendre que la vie est injuste et qu'il vaut mieux s'y faire assez vite pour pouvoir en profiter.

Heureusement, certains personnages charismatiques ou drôles à leur insu insufflent une dose d'humour à cette histoire et nous rappelle que la vie n'est pas toute blanche, mais pas non plus toute noire. Elle est contenue dans une jolie palette de nuances de gris et que c'est ce qui la rend si intéressante.

2009, 448p.
Editeurs : Gallimard (Pôle Fiction)

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S
Je crois qu'il ne faut jamais vraiment s'attendre à du rose bonbon en ouvrant du Mourlevat, je suis contente que celui-ci n'échappe pas à la règle. Il faudra que je te le pique, celui-là, surtout vu que vous avez l'air de parler de rollercoaster dans une biblio avec Aily, huhu :D
A
Et cette bibliothèque ? Elle ne t'a pas fait rêvé ?
L
J'aime pas trop les attractions du genre roller-coaster alors cette partie là pas trop ^^ Mais sinon le reste oui !
F
j'en ai un bon souvenir, mais j'ai largement préféré "le combat d'hiver". (ceci dit, ton billet est tellement chouette que j'ai bien envie de le relire...)
L
Ce sont deux livres assez différents, je ne sais pas trop lequel j'ai préféré.. (merci ;) )
F
C'est une très jolie chronique que tu nous offre, malgré le &quot;retard&quot; (tout est relatif)<br /> Du coup je me laisserais bien tenter...
L
Merci ! En fait, plus que question de retard, c'est surtout que plus j'écris l'article loin de la fin de ma lecture, plus il m'est difficile d'en parler, alors j'avais peur de ne plus avoir grand chose à en dire, et de ne plus être dans l'état d'esprit post lecture. :)