Yohan Sacré - Mon cauchemar et moi

Quel enfant ne s'est jamais réveillé en pleine nuit en proie à une terreur nocturne ? Plongé dans un univers haut en couleurs, notre jeune héros brise le tabou des peurs enfantines en se liant d'amitié avec son pire cauchemar. Son parcours initiatique avec cette étrange créature va cependant prendre au fur et à mesure du récit une tournure de plus en plus inquiétante... A mi-chemin entre le bestiaire fantasmagorique foisonnant de vie de Miyazaki et l'univers gothique de Burton, Yohan nous délivre un conte enfantin qui s'avère plus sombre qu'il n'y paraît.

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J'étais dans un magasin l'autre jour, où l'on peut s'asseoir et lire un peu, si l'on veut, et j'suis tombée sur cette BD dont Lelf m'avait déjà parlé. J'me suis assise pour la feuilleter, et au final, je l'ai lue d'une traite.

Si le graphisme semble mignon, et que l'on s'attend à une BD où l'enfant apprend à gérer ses cauchemars, on se retrouve dans quelque chose de bien plus profond, triste et sombre. On visite le pays dans lequel le personnage principal se retrouve propulsé, et on découvre ce monde étrange, et un peu sans dessus-dessous, en même temps que lui. Le dessin est agréable, dans des tons pastels, la plupart du temps, si ce n'est ce noir bien marqué, et l'aspect parfois brouillon du trait pas vraiment fini correspond bien au thème, je trouve. Une atmosphère oppressante règne un peu tout au long du récit, et les questions se bousculent et se multiplient au fur et à mesure que l'on avance.

La chute est particulièrement surprenante, inattendue et du genre un peu brutale (c'est con de dire "un peu brutal".. brutal c'est du genre "soudain" aussi.. mais je sais pas, je trouve le "un peu" important, allez comprendre ! :D). C'est aussi ce qui fait tout l'effet de ce livre et qui le rend si poignant, en partie.

En somme, une BD qui se lit très vite, mais qui n'en est pas moins intense, bouleversante et qui laisse un arrière goût amer en bouche. Mais en même temps c'est tellement...
 

2010, 72p.
Edition : Manolo Sanctis

Ils en parlent aussi : LaureduMiroir, Perdre Une Plume, calypso