Le Roi de fer, premier volume du cycle, a pour figure centrale Philippe IV le Bel, roi d'une beauté légendaire qui régnait sur la France en maître absolu. Tout devait s'incliner, plier ou rompre devant l'autorité royale. Mais l'idée nationale logeait dans la tête de ce prince calme et cruel pour qui la raison d'Etat dominait toutes les autres.
Sous son règne, la France était grande et les Français malheureux.
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Je n'ai jamais vraiment été tentée par cette saga. j'avais aperçu des extraits de l'adaptation télévisuelle la plus récente et ça ne me tentait pas. Peut-être une question de casting, je ne sais pas. Toujours est-il qu'il ne me venait pas à l'idée de la lire. Mais l'autre jour, j'étais chez Guu et nous en sommes venues à parler de cette saga et, lui expliquant mes réticences, elle s'est mise à m'en parler, me dire qu'il s'agissait d'une histoire qui relatait plutôt fidèlement l'histoire de France, et que cela permettait de mieux comprendre celle-ci, et de moins se mélanger dans la foultitude de rois que celle-ci a connue. Le tout d'une manière romancée loin d'être rasoir. J'ai fini par me laisser convaincre et je suis repartie avec ce tome 1.
Et j'avouerai sans contrainte que je suis plutôt contente de m'être lancée parce qu'effectivement, ça se lit très bien. Il y a des choses qui restent confuses parce qu'il y a pas mal de personnages et que les noms se ressemblent tous (Philippe, Charles, Jean, Louis : en veux tu en voilà). Mais je commence à y voir plus clair dans la généalogie de tout ça, et ça permet de voir aussi quelles étaient les contraintes de l'époque, quelle a été "l'oeuvre" de Philippe IV le Bel pendant son règne, etc.
Si la couverture n'aidait pas à me faire vouloir lire se livre, elle renferme des choses bien plus intéressante. On plonge dans un XIVe siècle que l'on n'a pas connu (sauf si vous avez le secret de la vie prolongée, ce qui n'est pas mon cas), on découvre non seulement la famille royale (où les relations sont loin d'être roses, je pense aux nombreuses occurences de "Louis, taisez-vous" du roi envers son fils) mais également les banquiers italiens, les Templiers, la vie dans la rue (dans une moindre mesure), les complots orchestrés, les querelles, les mises à morts si fréquentes et toutes plus horribles les unes que les autres (y en a une en particulier, yurk).
En effet, l'histoire se décompose en quelque sorte en trois "trames" qui évoluent en même temps. Celle de la fin du procès des templiers et des conséquences de la malédiction jetée et des soucis autour de la famille royale. Celle de Robert d'Artois qui n'accepte pas de s'être fait prendre "ses" terres au bénéfice de sa tante détestée et qui manigance, notamment avec la Reine d'Angleterre (et fille du Roi de France) pour tenter de les récupérer. Et enfin celle de Guccio Baglioni, neveu d'un banquier siennois, et des banques italiennes, plus particulièrement autour des dettes qui leur sont dûes.
Bref, la vie d'alors, et un cocktail d'informations plus intéressantes les unes que les autres. Sachant qu'à la base, j'aime bien l'histoire, mais je ne m'y suis jamais vraiment intéressée plus que ça. Ce bouquin pourrait bien me faire réparer ce tort. ^^ D'autant qu'à la fin du livre, il y a les notes explicatives de certains passages (que l'on peut lire au fur et à mesure de sa lecture avec les numéros qui les indiquent, ou tout à la fin puisqu'elles remettent le contexte dans l'explication) ainsi qu'un rappel bibliographique rapide des personnages un minimum importants de l'histoire.
Donc voilà, si vous aimez les romans historiques, si vous vous intéressez un minimum à l'histoire de France, ou que vous connaissez déjà la plume de Maurice Druon à travers ses autres oeuvres, foncez. D'autant que l'auteur annonce au début qu'il a repris son texte original car s'il avait beaucoup travaillé sur le contexte et les sources historiques, son style apparemment n'était pas des plus soignés à ces yeux, et qu'étant donné le succès de cette saga, il a eu envie de le retravailler.
1955, 292p.
Editeurs : Le Livre de Poche