Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire.
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quant l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.
Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté.
Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.
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Mon histoire avec ce livre remonte y a un paquet d'années.. genre.. 10. Mon frère, qui n'est pas particulièrement un gros lecteur, avait eu ce livre à lire pour l'école, au collège, et l'avait dévoré en une nuit (et laissez moi vous dire que concernant le bonhomme, c'est plutôt un exploit) et adoré. Depuis ce temps, il n'arrête pas de me dire que je DOIS le lire. Comprenez, sa p'tite soeur qui lit beaucoup n'a pas lu son livre préféré, ça ne va pas. ^^
Et j'en avais envie, l'histoire avait l'air intéressante, j'avais lu d'autres livres de cette collection que j'avais adorés, et puis j'étais tellement contente de voir mon frère apprécier un livre.. Mais bizarrement ça ne s'était pas fait.. j'avais trop d'autres lectures prévues, pour les cours, et personnellement, qui me faisait tout autant envie.. et bizarrement je ne sais pas, je ne m'y étais pas plongée.
Mais voilà, j'l'avais mis dans ma wishlist sur Livraddict parce que je voulais le lire, et comme vous avez pu le constater en novembre, Aily me l'a offert ! Ca a donc fait remonter ce livre dans mes envies de lecture (alors que j'aurais pu l'emprunter à mon frère depuis 10 ans, je ne comprends pas moi même), et encore plus récemment, j'annonçais qu'il fallait que je le lise bientôt (comprenez : j'ai très envie de le lire enfin), et là Pika en rajoute une couche en disant que ce livre est génial et qu'il faut absolument que je le lise très vite allez hop hop hop et qu'ça saute ! Du coup je lui ai promis dans le lire endéans un mois (bon sauf que j'ai un tout p'tit peu de retard, mais bon, c'est qu'2 semaines, ça va encore, et je l'ai lu :P) !
Bref, vous vous en fichez probablement un tout p'tit peu de ma vie, hein ? :D Alors passons au Passeur livre !
Commençons clairement : j'ai adoré ce livre. Une chose que je répugne toujours à dire à propos de ce genre de livre par les thèmes qu'ils soulèvent, mais vous comprenez bien que je n'adore pas les problèmes qu'il dénonce mais la façon dont c'est fait, le style, les ouvertures, etc. Il est dans la lignée de 1984, Fahrenheit 451, Le Meilleur des mondes, etc.
L'atmosphère oppresse parce qu'on vit dans un monde plus libre, moins surveillé. On se rend compte que les personnages évoluent naïvement dans un monde qu'ils trouvent juste et normal, et que nous trouvons horrible par sa privation de liberté. Horrible parce que les valeurs en lesquelles nous pouvons croire, comme la liberté, l'amour, le respect de la personne, la liberté de penser ne sont pas présentes.
Tout est fait pour que tout marche bien et qu'il n'y ait pas de rébellion, pas de problème, pas de mensonge. Un genre de monde idéal parce que tout va bien, en tout cas tout semble aller bien, parce qu'il n'y a pas de sans abris, pas de chômage, pas de guerre.. mais s'il n'y a pas de négatif, il n'y a pas non plus de positif.. pas d'amour, pas de couleurs, pas de petits bonheurs, pas de liberté.
Et un monde neutre sans vraiment de sentiments, personnellement ça me fait peur. Bien sûr la guerre aussi fait peur.. mais elle n'est pas constante et on connait des moments de bonheur malgré tout. Des choses qui semblent être des petits riens, mais qui existent, et qui font du bien, même dans les périodes d'horreur.
C'est un livre qui se dévore tout seul, parce qu'il inquiète, parce qu'on veut sortir de ce monde de pantins, mais aussi parce que le style est fluide et qu'il porte le lecteur jusqu'au bout sans même qu'il le réalise. C'est un petit bijou qui me touche autant que les livres cités plus haut, mais en version jeunesse cette fois. La fin laisse une interprétation libre. Personnellement, j'ai été surprise que ça se termine comme ça, et après quelques minutes j'me suis dit que c'était tout aussi bien, que ça laissait au lecteur imaginer ce qu'il en était.
Pour finir, je voudrais souligner que ne comprends pas trop l'image choisie en couverture, et je pense qu'elle fait partie des choses qui m'ont fait hésiter à lire ce livre. Elle ne reflète pas l'histoire à mes yeux et peut sembler trompeuse. C'est un livre très intéressant à lire, et que je recommande à tout le monde, jeunes et moins jeunes, pour le style agréable, les réflexions qu'il suscite, et le chef d'oeuvre qu'il est.
David Yates devrait normalement s'atteler à une adaptation cinématographique de ce film après le dernier opus d'Harry Potter, on peut donc espérer que le film verra le jour dans les années à venir, puisque Harry Potter prendra fin au cinéma en juillet de cette année. :)
1994, 288p.
Editeur : L'école des loisirs (Medium)
Titre original : The Giver
Ils en parlent aussi (certains avec des spoilers, attention) : Karine, Iani, vero911, Desirdelire, SophieLJ, Irrégulière, Flo_boss, Faelys, Korto, fan-bouquins, miss bunny, Lynnae, Marmotte, Soundandfury, isa1977 ...