Dans l'Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d'épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles... et de saintes ruses. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Bref, un résumé qui veut pas dire grand chose. C'est pas plus mal, je l'avais pas lu avant d'ouvrir le livre parce que je ne voulais rien savoir de ce livre avant de le lire. Du coup, je n'avais que le titre, l'auteur et la couverture pour m'aiguiller. Autant dire que je ne savais pas franchement à quoi m'attendre. J'pensais même que c'était de la fantasy, alors que c'est plus une fiction historique.
Alors, certes, c'est un sacré pavé, mais il se dévore plutôt rapidement. Personnellement j'ai mis quelque chose comme 1 semaine et 3 jours pour le lire.
L'une des toutes premières choses que j'ai réalisé avec ce livre, c'est que parfois, pas grand chose sépare la fantasy des récits de fiction historique. Hormis le fait que l'histoire est situé dans notre monde, et qu'il n'y a pas de magie ou de choses surnaturelles (qui ne sont pas toujours très très envahissante dans les univers de fantasy). Du coup j'ai découvert que les univers Moyen-Âgeux ou assimilés me plaisent vraiment bien en fiction. Les intrigues politiques, l'environnement, tout ça. Je trouve que c'est le cadre parfait pour une histoire en fait. Je dis pas que je n'aime pas les autres cadres, loin de là. Simplement, je suis rarement "vraiment déçue" par une histoire qui se situe dans ce contexte. Alors quand en plus la plume de l'écrivain est excellente, le tour est joué. En plus, l'histoire à beau aborder la religion (en même temps, avec la construction d'une cathédrale, et 2 des personnages principaux étant des hommes d'églises c'était inévitable), ça m'a tout de même passionnée, alors que la religion et moi c'est pas tellement ça. Mais c'est parce que c'est pas de l'endoctrinement, juste de la description de ce que peut penser quelqu'un de croyant par opposition à quelqu'un de non croyant. J'ai trouvé ça vraiment intéressant parce que mon problème avec la religion n'est pas que je déteste ça et trouve ça strupide ou peu importe, c'est simplement que je n'aime pas qu'on me force à y croire, ou qu'on tente de m'endoctriner. Et ici ce n'est de toute évidence pas le cas.
Encore une fois, cette histoire nous présente des personnages complèxes, humains et bien cernés. Leurs interactions, leur conflits interieurs, leurs motivations nous sont dépeintes aux travers des chapitres, qui alternent de point de vue. Tantôt on suit Philip, un homme d'église, tantôt Tom, un bâtisseur, ou encore Aliena, Waleran, William, Jack, ... Aussi bien les personnages pour lesquels on développe de l'affection, que ceux que l'on fini par détester, mépriser et qui nous agaçent. L'avantage d'entrer dans la tête de tous types de personnages, c'est que du coup on comprend pourquoi ils agissent comme ils le font. Les méchants ne sont pas méchants juste pour être méchants, ça revele juste bien souvent de l'égoïsme profond, d'orgueil et de frustration, et du coup, ils sont vraiment très crédibles et pas caricaturaux du méchant de base.
Pas une seule fois je me suis ennuyée. Je sais que beaucoup n'ont pas trop aimé le passage en France puis en Espagne, mais personnellement je l'ai trouvé très intéressant. Même dans les passages un peu descriptifs, les passages architecturaux où certains termes m'étaient inconnus (je crois qu'en anglais ça aurait été vraiment un massacre, entre la longueur et les termes techniques j'aurais mis un temps fou xD), Ken Follett arrivait à garder mon attention. Je dis pas que je n'ai pas survolé certains passages, mais c'était plus par hâte de savoir ce qui allait se passer plutôt que par ennui !
Je pourrais continuer d'en parler encore un moment, tant il y a de choses à dire sur ce roman, mais je crois que le plus simple est que vous découvriez par vous-même (Bon d'accord, une dernière chose : Moi j'ai une dédicace de Guu dedans, et pas vous, na nananèèèèreuh ! ).
Ils en parlent aussi : Flo_boss, evertkhorus, Heclea, Lexounet, Fée Bourbonnaise, Phooka, Leyla, Melisende, Maxo0, ...
1989, 1050p.
Editeurs : Le Livre de Poche
Titre original : The Pillars Of The Earth