Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l'irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l'ordre des choses est soudain bouleversé.
Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme : Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIe siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d'Islande, il a pénétré jusqu'au centre de la Terre ! Lidenbrock s'enflamme aussitôt et part avec Axel pour l'Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s'engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan...
------------------------------------
Vous pouvez me huer, après voir lu mon premier Agatha Christie à 23 ans, je lis mon premier Jules Verne à 24 ans. Vieux motard que j'aimais Mieux vaut tard que jamais ! J'ai eu envie de commencer par celui-ci parce que c'est celui dont j'ai entendu le plus de bien. Etant donné qu'à la base j'étais pas très tentée par les oeuvres de l'auteur, j'me suis dit qu'il valait mieux pas commencer par ceux réputés comme long et difficiles et très techniques. Et je pense que j'ai bien fait !
Pour rentrer dans le vif du sujet, c'est une lecture que j'ai appréciée, mais pas adorée. L'auteur a écrit ce livre il y a un siècle et demi, et forcément la langue a évolué depuis. Les moeurs et les relations entre les gens aussi. Et je n'ai pas franchement accroché aux personnages. Je ne les ai pas détestés, mais ils m'ont un peu laissée un peu indifférente : l'oncle, Otto Lidenbrock est passablement relou, prétentieux et borné et son neveu Axel est parfois aussi tête de mule que son oncle. Quant à Hans, l'Islandais, difficile à dire, on ne sait que peu de choses de lui, et il est inexpressif et presque mutique pendant tout le roman, peu importe les dangers qu'ils affrontent. Cependant c'est probablement lui qui m'a le plus intéressé, même s'il est assez en retrait. Intriguée serait probablement plus juste.
En dehors de ça, c'était une aventure franchement intéressante, même si un peu technique parfois, ça reste suivable, et on apprend quelques petites choses au passage ! Evidemment, ça reste de la fiction, mais ça n'empêche pas de glisser des petites notions scientifiques au passage. Et puis ça ouvre l'imagination à ce qui peut bien se passer sous nos pieds. Genre plus bas que six pieds sous Terre. Imaginer un autre monde sous l'écorce de la Terre, de la végétation, des mers, .. et qui sait, peut-être même des êtres vivants ? C'est un endroit sur lequel je n'ai jamais fait travailler mon imaginaire, alors c'était chouette de se prêter au jeu ! Surtout avec quelques illustrations pour nous aider à se représenter la scène (même si c'est suffisamment bien décrit pour se faire une bonne image de la situation dans sa tête, la plupart du temps). La seule chose que j'avais du mal à me représenter, c'était les distances. Etant données en lieues (sans notes, ou alors les notes traduisaient d'autres distances en lieues), et non en km, je ne savais pas trop à quoi ça correspondait, en dehors du fait que c'était plus ou moins que ce qu'on avait rencontré précédemment. Si vous vous lancez dans ce roman, sachez dès lors que "La lieue a comme origine la distance que peut parcourir un homme à pied ou un cheval en une heure" et qu'elle équivaut à approximativement 4km (merci Wiki).
J'ai également apprécié la partie préalable à l'immersion souterraine, celle où nous découvrions un peu l'Islande, ses habitants, sa culture, sa langue. Quand on sait que c'est une langue apparemment assez facile à apprendre, ça donne envie de se lancer et d'aller y faire un tour !
En conclusion, une lecture sympathique qui me donne envie d'explorer un peu plus les écrits de Jules Verne for science sake (mais je ne pense pas tenter 20 000 lieues sous les mers qui est assez hard à lire apparemment, en revanche). Au choix, dans ma PAL, viendront Le Chateau des Carpathes, L'Ile Mystérieuses, Les Indes noires et Le Tour du monde en 80 jours. De quoi voyager pas mal et faire plein de nouvelles découvertes !
Citations :
"Il faut l'avouer, les choses jusqu'ici se passaient bien, et j'aurais eu mauvaise grâce à me plaindre. si la "moyenne" des difficultés ne s'accroissait pas, nous ne pouvions manquer d'atteindre notre but. Et quelle gloire alors ! J'en étais arrivé à faire de ces raisonnements à la Lidenbrock. Sérieusement. Cela tenait-il au milieu étrange dans lequel je vivais ? Peut-être."
"Or, il y a en minéralogie bien des dénominations semi-grecques, semi-latines, difficiles à prononcer, de ces rudes appellations qui écorcheraient les lèvres d'un poète. Je ne veux pas dire du mal de cette science. Loin de là. Mais lorsqu'on se trouve en présence des cristallisations rhomboédriques, des résines rétinasphaltes, des ghélénites, des fangasites, des molybdates de plomb, des tungstates de manganèse et des titaniates de zircone, il est permis à la langue la plus adroite de fourcher."
Ils en parlent aussi : Snow, Iani, ...
1864, 306p.
Editions : Le Livre de Poche