Depuis bien des années, Yoichi n'était pas rentré dans sa ville natale, trouvant divers prétextes, professionnels pour la plupart, pour repousser l'échéance. Seule la mort de son père le forcera à rentrer. Là, lors de la veillée funèbre, rejaillit une multitude de souvenirs, doux comme cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père ou tragiques comme l'incendie qui ravagea sa ville en 1952 et précipita le divorce de ses parents qui fit basculer sa vie quatre ans plus tard.
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J'ai découvert il y a quelque temps Jirô Tanigushi grâce à mon meilleur ami qui m'avait offert, il y a un an et demi, l'intégrale de Quartier Lointain, que j'ai adoré. Du coup, j'me suis décidée à explorer un peu plus en détail l'oeuvre de l'auteur. Me revoici donc ici avec l'intégrale du Journal de mon père, du même auteur.
Et que dire.. M. Tanigushi a un don certain pour transférer les émotions dans ce format à la perfection. J'en ressort bouleversée, presque comme si c'était moi qui ressentait les émotions du narrateur. Dans cette histoire, Yoichi découvre, autour des récits de ses proches sur la vie de son père, un point de vue extérieur sur ce qu'il a vécu. Il réalise les erreurs qu'il a faites, le comportement qu'il a eu. Et, je ne sais pas si c'est le fait que ce récit soit en partie autobiographique qui fait que l'émotion passe si bien, mais une chose est sûre, c'est prenant, bouleversant. J'ai le coeur lourd, à l'instant où je referme ce livre.
Comme à la fin de Quartier Lointain, je suis touchée. Si j'avais peur au début, de la ressemblance entre ces deux histoires, du peu que je savais du Journal de mon père, je découvre ici qu'un même auteur peut faire des choses vraiment différente d'un thème en partie commun (les relations entre un père et son fils). On en ressort avec l'envie d'appeler ses proches et l'envie de resserrer les liens, le coeur serré, la peur de voir les autres disparaître avant que l'on ai pu rattraper le temps perdu et rattraper d'éventuelles erreurs.
J'ai apprécié les quelques pages en couleurs au début du livre, notamment pour donner l'atmosphère d'une scène qui a son importance pour le narrateur. Et le passage au noir et blanc nous permet de plonger au coeur de l'histoire, avec des dessins clairs et agréables.
Enfin, la note de l'auteur à la fin pour expliquer ce qu'il s'est passé dans sa vie à lui et les ressemblances avec l'histoire est tout aussi touchante.
Incontestablement une réussite, donc, et un réel plaisir à découvrir. Ce livre ouvre à l'introspection et à la réflexion, et ne laisse assurément pas indifférent..
1994, 274p.
Editeur : Casterman
Ils en parlent aussi : ptitelfe, Léo Elfique