Andromaque
1667, 94p.
Editeur : Folio
Dans un monde traumatisé par la Guerre de Troie et ses séquelles, Andromaque, la survivante, voudrait se vouer à son deuil. Mais elle et son fils ne sont que des proies pour des jeunes gens qu'emportent leurs passions, le désir, l'envie, la jalousie.
Je pourrais raconter l'histoire en 5 lignes, si je le voulais, sans ne rien omettre. Mais ça ne sera pas nécessairement un défaut de ce livre, puisqu'ici nous sommes dans le théâtre, une pièce courte qui plus est, et que l'important c'est la manière dont c'est écrit.
Nous avons ici Andromaque, Pyrrhus, Hermione et Orest, 4 personnages au coeur inconstant et à l'avis changeant (il y en a d'autres,
mais ce sont les principaux qui nous intéressent ici). Pyrrhus et Hermione sont fiancés, Orest est amoureux d'Hermione et Pyrrhus veut épouser la veuve de son ennemi (qu'il a vaincu à Troie), en
menaçant de tuer son fils si elle refuse, plutôt qu'Hermione. Sauf que vous l'aurez compris, ce n'est pas si simple, puisqu'ils changent tous d'avis toutes les 30 secondes au sujet de leur coeur.
Je me demandais aussi parfois pourquoi la pièce ne s'appelait pas Hermione plutôt qu'Andromaque vu que la première me semble bien plus présente que la seconde, mais bon. C'est en quelque sorte à
cause de la présence d'Andromaque que les choses sont perturbées.
Et comme vous le devinez fort bien, ici c'est la plume plus que l'histoire qui m'intéresse (même si un peu de font historique de
Guerre de Troie c'est sympa). Tout est en vers, et en rime. Si au début, le temps de rentrer dans l'histoire, il faut se concentrer pour comprendre le sens des phrases, sur la fin ça coule tout
seul, les textes sont plus clairs et la mélodie vraiment agréable. On retrouve également quelques vers connus :
"Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore?
Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?
Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais.
Ah ! ne puis-je savoir si j'aime, ou si je hais ?"
p.84 - Acte V, scène 1 : début du monologue d'Hermione
"Dieux, quels affreux regards elle jette sur moi !
Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ?
Eh bien, filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ?
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
A qui destinez-vous l'appareil qui vous suit ?"
p.94 - Acte V, scène 5. Oreste (extrait)
Andromaque est donc une petite pièce de théâtre agréable à lire (passé le premier acte), avec d'agréables rythmes et de jolies rimes.
Ils en parlent aussi : MeL, love-of-book, LefsÖ, Grazyel, Gaya, Littlefrog, Luna