
Le combat d'hiver est celui de quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, pour reprendre la lutte perdue par leurs parents, quinze ans plus tôt.
Ont-ils la moindre chance d'échapper aux terribles "hommes-chiens" lancés à leur poursuite dans les montagnes glacées? Pourront-ils compter sur l'aide généreuse du "peuple-cheval"? Survivront-ils à la barbarie des jeux du cirque réinventés par la Phalange?
Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, est de ceux qu'on dit perdus d'avance. Et pourtant.
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Ca fait des années que j'entends parler (en très bien) des oeuvres de Mourlevat. Que ce soit ce livre-ci, ou encore Le Chagrin du Roi mort, ils me tentent depuis à peu près autant de temps. Seulement ma wish dépassant la taille de ma PAL (ce qui n'est pas peu dire), j'ai du mal à accéder dans l'immédiat à toutes mes envies, et il m'aura fallu du temps (et un cadeau du sieur Léo) pour que je me mette enfin à lire l'un de ces deux livres ! Et on dit merci à Léo ! ^^
La première chose qui m'a plue dans ce livre, c'est de ne pas avoir affaire à une dystopie "romance". Ca m'énerve que la plupart des dystopies soient axées sur un couple et le fait qu'ils se battent pour pouvoir vivre libres et heureux, amoureux ! Comme si c'était la seule raison pour laquelle on pouvait se battre pour sa liberté. J'dis pas que l'amour n'est pas important, loin de là, mais de faire de la dystopie une ode à l'amour, non, j'suis pas d'accord, ces deux choses n'ont pas toujours à être liées ! Et ici, s'il y a un peu d'amour, ça reste en trame de fond, c'est loin d'être l'essentiel. Ici, on se bat pour sa liberté, pour ceux qui sont morts avant, pour ceux qui souffrent aujourd'hui.
L'univers dépeint par Mourlevat est crédible, à part pour les quelques touches sf/fantastique présentes. La seule chose qui m'a semblé ne pas correspondre c'est l'âge des personnages. Les 4 principaux sont supposés avoir 17 ans, alors que pour moi ils en font 14/15. Rien de dramatique, though.
On découvre le monde, tel que dirigé par la Phalange, ou certains orphelins sont parqués, d'autres humains le sont aussi, dans des endroits assez peu désirables et plutôt dangereux. Dans un monde qui sonne gris et froid, et où malgré tout persiste une onde de chaleur et de réconfort.
Ce livre étant un one-shot et non une série, l'auteur ne développe pas énormément certains points, mais ils sont au final assez peu important, et laissent le travail à l'imagination. Chaque détail évoqué prend sa place dans la trame de l'histoire et nous permet de mieux comprendre. Les héros de l'histoire ne sont pas surpuissant, ils ne sont pas considérés comme les sauveurs du monde qui doivent tout dirigé, ne sont pas part de tous les plans de la rébellion. Et ne sont pas non plus forcément épargnés. J'ai vraiment aimé ce réalisme et cette crédibilité.
Une petite merveille que je recommande à tous chaudement, peu importe l'âge (bon p'tet pas à des très jeunes, c'est quand même pas facile).
Citations :
"La force brutale était bien sûr du côté des barbares, mais comment croire qu'il n'y a pas, tapi dans le coeur des gens, le souvenir précieux de leur vie d'avant? Il y avait à coup sûr une braise sur laquelle souffler avant que les ténèbres ne recouvrent tout à fait le monde."
"Il lui semblait que la vue de ces couleurs, même dans le flou de sa myopie, l'arrachait au ventre sombre de la terre et la ramenait à la vie d'en haut, il lui sembla que le vent soufflait dans ses cheveux, que le sang coulait à nouveau dans ses veines."
2006, 417p.
Editeurs : Gallimard (Pôle Fiction)
Ils en parlent aussi : paikanne, Lalou, Flo_boss, Heclea, ...