Son père lui avait prédit : « Au pire, tu finiras éboueur, au mieux, sur l'échafaud. » Marqué par cet oracle, le jeune Fafa Bounoura n'est pas bien parti dans la vie. Entre la cruauté d'un père analphabète qui a quitté son Algérie natale pour la France au lendemain de la guerre, et la folie d'une mère à la fois victime et bourreau, les enfants Bounoura rêvent de mener une existence « normale ». Mais ils vont s'égarer, loin de leurs aspirations.
Abdel Hafed Benotman n'a pas « fini éboueur ». Il n'est pas non plus monté sur l'échafaud. Quelque part entre les deux il a fait plusieurs séjours derrière les barreaux. Il a aussi beaucoup écrit. Des livres à l'humour décapant, pleins d'émotion et de révolte, dans lesquels il interroge notre société sur ses injustices et ses contractions.
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Mes sentiments à l'égard de ce bouquin sont assez partagés. On se demande s'il n'y a pas une part autobiographique parfois. Il n'est pas à mettre entre les mains de n'importe qui, parce qu'il comporte quelques scènes plutôt dures (dès le premier chapitre..!) mais il n'en reste pas moins intéressant.
On suit la jeunesse de Faraht (dit Fafa), on le voit partir dans une direction que l'on ne lui veut pas, mais on insiste impuissant aux conséquences de son éducation. On trouve quand même de l'humour, de l'amitié, ainsi que de l'incompréhension, du désespoir, de la folie. Bref, un concentré d'un tas de chose.
Pas le genre de bouquin que je lis d'habitude, mais on me l'a prêté, et je n'ai pas été déçue de l'avoir lu, alors bon, pourquoi pas ?
2003, 248 p.
Editeurs : Rivages noir
Ils en parlent : Jean-Marc, ...