Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure enchanteur. Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel.
Je dois dire que c'est pas tellement évident de parler de ce livre parce qu'il part dans pas mal de direction à la fois.
On suit tantôt Kafka, tantôt Nakata, deux personnages très liés, mais qui ne le savent pas forcément, et qui ne se rencontreront jamais mais qui auront tout deux un peu de soutien dans leur quête de la liberté (parce que pour moi, c'est ce qu'ils recherchent tous les deux, même si c'est sous une forme différente).
On a aussi de temps en temps des archives à propos d'un événement très étrange qui s'est produit pendant la guerre, que j'ai trouvé très intéressant.
D'ailleurs, des phénomènes étranges se produisent un peu partout dans le livre, et on se retrouve incapable de situer la frontière entre la réalité et la fiction. L'auteur écrit les pensées de ses personnages d'une manière très naturelle, sans épuration, quel que soit le sujet (peut-être la seule chose qui m'a un peu dérangée, mais c'est important pour l'histoire).
J'ai bien aimé toutes les insertions de culture musicale et littéraire, c'était appréciable (surtout quand il s'agit de références européenne, c'est assez amusant de retrouver ça dans un livre écrit par un auteur asiatique ^^).
Enfin bref, une impression générale de poésie et de fantaisie, c'était agréable à lire (un peu long à lire en terme de temps, mais on ne ressent pas cette longueur quand on est dedans).
2002, 638 p.
Editeurs : 10|18
Titre original : Umibe no Kafuka
Ils en parlent sur leur blog : Céline, Clochette, emiLie, Sourifleur, Florinette...