Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s'y méprendre au Chili.
Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l'absolu de l'amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d'un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes.
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Il est plutôt difficile de donner une description qui se rapproche suffisamment de ce roman.. il part dans plusieurs directions autour de plusieurs femmes et des hommes de leur vies, tout en étant centré sur un homme en particulier (même si d'autres sont récurrents et importants également)..
Esteban Trueba, est, par moment, le narrateur de l'histoire, avec la première personne pour s'exprimer. Les autres moments sont de la narration extérieure. L'histoire, en partie vue par les yeux d'Esteban, se passe quasiment pendant tout le long de la vie de celui-ci.
Les femmes, très présentes dans la vie d'Esteban, sont Rose, sa soeur Clara, la fille de Clara : Blanca, qui a elle même une fille : Alba. Chacune ont leur rôle dans la vie de celui-ci, plus ou moins long, mais ne l'en marquent pas moins. Ces femmes semblent toutes être sur un nuage, comme détachée de leur vies, toujours un peu ailleurs, désintéressée par le côté matériel des choses.
C'est à la fois une intrigue sur la politique, la société, le spiritisme et les dons de prémonition, sur la famille, la pauvreté/la richesse.. Une petite touche de fantastique parmi les enjeux de la vie, dans une époque où les classes sociales persistent, entre bourgeois et paysans, dans un pays latino.
Vraiment, je ne sais pas trop comment être plus précise, parce que c'est difficile de présenter un livre dont l'histoire est très étendue sur plusieurs plans. Je n'étais pas franchement tentée par ce livre quand on me l'a offert, mais je me suis décidée à le lire.. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais après j'étais dans l'histoire, et j'ai fini par apprécier.
Donner envie de lire un livre comme ça est tout sauf évident car les arguments sont flous, un peu comme les femmes de cette histoire, par moment. Mais je pense vraiment qu'il en vaut la peine, même si je ne le classerai pas parmi mes favoris.
J'ajouterai que la dédicace se prête plutôt bien au livre (je pense qu'il y a sûrement une part de la vie de l'auteur qui est racontée dans ce livre.. maintenant reste à savoir si c'est une grande part, ou une petite):
"A ma mère, à ma grand mère et aux autres femmes extraordinaires de cette histoire."
Et ce petit poème de Pablo Neruda, cité en début d'oeuvre :
"Combien vit l'homme, en fin de compte?
Vit-il un millier d'années ou bien une seule?
Vit-il une semaine ou plusieurs siècles ?
Pour combien de temps meurt l'homme?
Que veut dire : pour toujours ?"
1982, 541 p.
Editeurs : Le Livre de Poche
Titre original : La Casa de los Espíritus
Ils en parlent aussi : Cath, Pier, Liza Lou, ...