Auteur à succès, Charles noie son ennui dans l’alcool, le tabac, la bonne chère et les conquêtes faciles. Un style de vie proscrit depuis que les Lois de la Santé ont mis le pays au régime sec : travail et nourriture saine pour tous, sport obligatoire et interdiction formelle de nuire à sa santé. Mais Charles est adulé par les foules, alors on le laisse faire… jusqu’au jour où un politicien aux dents longues décide de censurer la production littéraire. Commence alors pour l’écrivain une descente aux enfers qui lui donnera à voir l’envers du décor de cette société prétendument idéale.
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Je suis Silène Edgar depuis un moment, même si je suis loin d'avoir lu tous ses écrits, mais j'avais passé de très bons moment dans sa trilogie Moana, et plusieurs de ses livres sont dans ma PAL. Au détour de vacances, j'avais fini mon livre et me suis rendue en librairie en choisir un autre, quand je suis tombée sur celui-ci dont j'entendais pas mal parler ces derniers temps, et du coup je l'ai pris et me suis lancée !
L'idée est intéressante, et d'actualité (d'ailleurs, la thématique est fréquente dans la littérature sf d'aujourd'hui tant c'est d'actualité, mais les manières de l'aborder varient) : une révolution verte a eu lieu, suite à la menace du réchauffement climatique. On ne sait pas précisément comment, mais quelques points d'histoire nous encrent dans la réalité de 2019 avant de rebondir quelques décennies plus tard. Sauf que le monde est divisé entre les gens qui abusent des excès, une minorité, pas du tout écolo, et le reste du monde qui elle n'a d'autre choix que de vivre plus écolo.
Le fait qu'on suive le point de vue d'une personne dans l'excès, de la plus haute classe "d'utilité", dans une ville futuriste, avec des taxis volants, m'a donné une impression très industrialisée et peu portée sur l'écologie, alors à part le peu qu'on apprend des nouvelles lois, c'était difficile à y croire, à cette révolution verte. Mais c'est probablement voulu pour nous faire partir d'un point de déraillement de cette société qui nous montre dès le départ qu'on n'est pas dans une utopie, et que les gens au pouvoir ne sont pas bienveillant, comme souvent, mais là pour faire du profit au dépens des autres.
Cette vision du futur toute en nuances de gris, qui se veut écolo et meilleure pour la santé des gens, l'incursion dans le monde littéraire et de la censure, les thématiques actuelles abordées (références à Notre-dame-des-landes, notamment, et à la "guerre" pour l'écologie donc), la volonté de noyer sa conscience et son désespoir dans les drogues de toutes sortes, la perte du lien social, le militantisme (et ses points de vue sur la facilité de s'engager ou non selon son contexte social)... sont tant de thèmes qui m'ont intéressée et ont ajouté leur grain à des réflexions déjà en cours chez moi.
Si je tournais les pages facilement et que j'ai trouvé l'histoire intéressante, je n'étais malheureusement pas captivée au point de me précipiter pour rouvrir le livre, probablement parce que les personnages ne me parlaient pas. Bon, ne pas accrocher à un perso principal (ou aux autres) n'est pas forcément une mauvaise chose, mais là je les trouvais tous un peu clichés/caricaturés, et du coup bon, difficile de croire vraiment en eux et de m'intéresser à leur vie. Le fonctionnement de cette société (et ses dérapages) m'attirait davantage.
Dans l'ensemble, ça reste une bonne lecture, plein de bonnes idées, et que j'ai appréciée. Je continue d'avoir envie de lire ce qu'elle a fait d'autres, j'aime les thèmes qu'elle aborde, les mondes qu'elle construit, je regrette juste un peu le traitement des personnages de cette histoire.
2019, 256p.
Editeurs : Nouveaux Millénaires
PS : Je continue à écrire les articles dans n'importe quel ordre (= pas celui de mes lectures) : je viens tout juste de finir ce livre au moment où je le poste, alors que d'autres attendent leur tour depuis un moment, mais je suis mon inspiration, pour ne pas laisser dépérir le blog, sinon je n'écrirais probablement plus, donc vive le spontané.