Quentin Zuttion - Chromatoptie

11 histoires de corps. Des corps en transition, qui se libèrent de ce qui les oppresse. Chaque personnage est en quête d'un renouveau, d'une identité, d'amour... Ils s'affirment où s'enferment, consciemment ou non, pour s'accepter et vivre libre. Ils muent, au sens propre comme au figuré. Ils s'observent et s'analysent sous toutes les coutures, s'imposent et se dissèquent pour se comprendre et comprendre leur monde.

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Un ami qui était de passage chez moi avait ce livre avec lui, et vu la taille, j'en ai profité pour le dévorer en moins d'une heure.

Au départ, j'étais perplexe, parce que ça commence de manière assez crue pour bien percuter, ce à quoi je n'ai pas forcément l'habitude d'être confrontée dans les livres que je lis d'ordinaire.

Certaines histoires m'ont touchées plus que d'autres, surement par identification ou sensibilité personnelle, mais celles qui m'ont touchée ont vraiment mis le doigt là où ça fait mal et eu leur petit effet, avec une once d'espoir. Je n'ai pas toujours tout compris, mais ce n'est pas bien grave, je me suis laissée porter d'histoire en histoire.

Chacun des personnage possède une couleur, partage un fragment de son histoire, un sentiment, une identité, une orientation, une émotion, une relation, ... Qu'il soit question de questionnement de soi, de santé mentale, physique, ou autre, tout passe par les corps qui sont mis à nus (parfois littéralement) et exposent, sans filtre et sans tabou, leur sensibilité, leur trauma, leur humanité, leur vérité et ce quels que soient l'âge et le genre.

Chromatopsie, donc, est un genre de recueil de nouvelles dessinées qui percute, qui ne laisse pas indifférent, qui questionne et laisse perplexe et chamboulé. C'est parfois dérangeant, et en même temps puissant, poétique, parfois emprunt de douceur, parfois de violence, et au final nécessaire et humain.

Définitivement différent de tout ce que j'ai pu lire avant, et le très graphique très réaliste joue sur le concret et l'abstrait, véhicule les émotions sans pudeur, avec des touches d'irréalismes pour faire passer son message. J'étais assez sciée par l'ensemble.

Je recommande donc, mais peut-être pas à mettre dans les mains des plus jeunes, par contre, comme vous l'aurez sans doute compris.

2018, 224p.
Editeurs : Editions Lapin