Max et Olivia n’ont pas grand-chose en commun. Max, solitaire et complexé, peine à s’intégrer dans son nouveau lycée. Olivia, sociable et hyperactive, vient d’être recrutée par la très populaire chaîne YouTube « Les Trois Grâces » et s’investit dans le milieu associatif. Ils n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont en surpoids, et que le monde le leur fait bien payer. Lorsqu’ils se rencontrent, ils se comprennent instantanément. Et décident de réagir – chacun à sa manière. L’habit ne fait pas le moine, dit-on… Ni Max ni Olivia ne s’attend aux défis qu’ils vont rencontrer. Et si l’aiguille de la balance n’était pas le seul challenge ? Et s’il était possible de décrocher la lune, même après être tombé à terre… ?
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C'était assez marrant d'enchaîner Viser la Lune et La Lune est à nous (même si ça n'a pas l'air pour vous vu que je n'ai pas fais les deux chroniques à la suite :P), déjà parce que les deux titres comportent le mot Lune, mais aussi parce que les thèmes abordés sont similaires.
On retrouve les thèmes des réseaux sociaux, de la diversité, du harcèlement, etc. mais cette fois-ci à un public un peu plus âgé, plus adolescent. Evidemment l'histoire n'est pas du tout la même, mais voilà, les points communs m'ont fait sourire. On y trouve aussi les thèmes de la grosso-phobie (phobie mes fesses, ça a le don de m'agacer ce besoin de transformer la connerie en un trouble psychologique), du divorce, de l'homosexualité, de l'indépendance...
On suit des personnages crédibles et peints avec subtilité, avec des forces de caractères qui n'apparaissent pas au premier abord et qui s'encrent dans le monde d'aujourd'hui avec ses combats et son ouverture d'esprit (yay féminisme, yay LGBTQ+, yay la différence est partout, la norme n'existe pas, yay le racisme c'est de la merde, yay body positivity, etc.). Mais ils sont marginalisés sur plusieurs points, et comme souvent à cet âge là, c'est rude, c'est violent, les autres ne sont pas toujours tendres.
Heureusement, ils ont des gens pour les soutenir, et ils font preuve d'une résilience incroyable, mais ça n'empêche pas la souffrance face à l'immensité des sentiments douloureux que l'on peut ressentir face au mépris, aux insultes, parfois même aux violences physiques.
J'ai trouvé ça assez chouette que l'auteur ajoute le milieu associatif / maison de la jeunesse dans la vie de ses personnages. Tu sens que ce soutien, ces stimulations et cette communauté jouent pour beaucoup dans la vie des personnages et leur permet de grandir dans un espace un peu plus serein, même si parfois mis en danger.
La diversité des problèmes et des personnages fait qu'un bon panel de gens peut s'identifier à au moins un aspect d'un personnage, je pense. Et du coup, malgré la violence psychologique de certains passage, il y a une certaine tendresse qui émane de ce livre et qui te donne de l'espoir.
(Petite parenthèse mais qui est va avec les thèmes de ce bouquin, je regardais un épisode de The Rookie, hier, où l'un des personnages dit à un autre que proposer des solutions permanentes à des problèmes temporaires peut provoquer des désastres, et ça m'a tellement évoqué le fait qu'à l'adolescence c'est tellement dur de se projeter et d'imaginer qu'après ça peut aller mieux, quand tu souffres énormément, qu'on en arrive parfois à des drames qui auraient pu être évités si on accompagnait mieux les jeunes dans l'adolescence).
En somme, c'est un roman poignant sur l'adolescence et la diversité, c'est le genre de bouquin qu'il faudrait proposer en lecture en cours au collège, et proposer des débats dessus. Si tous les ados lisaient ce genre de littérature, peut-être qu'on aurait moins de personnes mal dans leur peau, moins de suicide, moins de dépression, moins de troubles du comportement... On a besoin plus de bouquin destinés aux ados qui abordent la question du harcèlement et qui proposent des idées, des solutions, ou "juste" de l'espoir.
Citations :
"Une chose est certaine : les beaux discours ou encore les promesses de "ça va s’arranger, plus tard tu ne t'en souviendras même pas !", on peut se les mettre là où je pense. Bien sûr qu'on se les rappelle. Les cicatrices, à l'intérieur, ne disparaissent pas d'un claquement de doigts."
"Et si, au fond, il était possible d’être différent? De l’être sans honte, sans colère contre soi-même, sans volonté de vouloir se détruire parce qu’on a l’impression de ne pas correspondre à ce qu’un homme doit être?"
2017, 367p.
Editeurs : Scrinéo