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Lis tes ratures !!

Parce que jouer sur les mots quand on parle de bouquins, c'est méta.

Fabcaro - Zaï Zaï Zaï Zaï

Publié le 3 Juin 2018 par Lyra Sullyvan in Fabcaro, Graphic stuff, BD, 2015, Humour, 6 pieds sous terre

Un auteur de bande dessinée, alors qu’il fait ses courses, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir.

La police est alertée, s’engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles.

Assez vite les médias s’emparent de l’affaire et le pays est en émoi. L’histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l’auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l’ensemble de la société.

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J'ai découvert cette BD dans la bibliothèque d'un pote, et comme j'avais un peu de temps à tuer, je l'ai lue ! (et accessoirement le-dit pote m'en a dit du bien au moment où j'ai tiré le livre du meuble pour voir de quoi il s'agissait).

Et donc, on s'en rend compte immédiatement, on passe ici dans une dimension absurde où oublier sa carte de fidélité fait de vous un terroriste et vous donne le droit à une course poursuite intensive dont vous êtes la cible.

Et si les dialogues semblent tous plus absurdes les uns que les autres, on sent bien des messages sous-jacent pour nous faire réaliser justement l'absurdité des propos que l'on peut avoir/entendre au quotidien dans un contexte similaire. Du coup, c'est drôle, percutant et forcément, ça tape pas mal sur les politiques actuelles et les doubles standard

Ça m'a paru d'autant plus percutant que le dessin a ce quelque chose d'inachevé : les traits des personnages sont souvent tout juste esquissés, les décors pas forcément détaillés, comme pour dire que ce n'est pas la situation dépeinte qui importe mais que l'on peut transposer à bien d'autres.
C'est rare que je passe outre un style graphique auquel je n'accroche pas (c'est dur d'entrer dans une histoire quand on rentre pas dans le décor, je trouve), mais ici, ça servait tellement le truc que je n'ai pas bloqué dessus du tout.

Bref, c'est ma foi fort agréable de tomber sur de chouettes surprises au détour d'une bibliothèque autre que la sienne, sans préméditation, et de découvrir de nouvelles choses. Zaï Zaï Zaï Zaï était une expérience décapante !

2015, 72p.
Editeurs : 6 pieds sous terre

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