Des dizaines sinon des centaines de millions de lecteurs aux quatre coins du monde ont voyagé dans le monde magique de Harry Potter, découvrant livre après livre et film après film, un univers merveilleux et fascinant. Mais savent-ils qu'en montant avec lui dans le "Poudlard Express" sur la voie 9 3/4, ils allaient s'ouvrir aux plus grandes thèses de la philosophie ?
Car Harry Potter ne nous fait pas seulement entrer à l'école des sorciers mais aussi à l'école platonicienne. Le sage Dumbledore se fait tour à tour stoïcien, adepte de Berkeley et maître de philosophie morale. Le fougueux Sirius Black est le porte-voix des thèses sartriennes sur la liberté humaine contre la vision déterministe du Professeur Trelawney. Lord Voldemort et ses Mangemorts, quant à eux, nous interrogent sur la philosophie de Nietzsche...
A Poudlard, on suit certes des cours de Défense contre les Forces du mal, de Métamorphose et de Sortilèges. On apprend aussi et surtout la philosophie. Le long cheminement de Harry jusqu'au combat final avec le Seigneur des Ténèbres dévoile même une philosophie de la finitude propre à l’œuvre de J. K. Rowling.
Cet ouvrage vous propose de revisiter les aventures de notre cher sorcier pour y vivre, avec un plaisir toujours renouvelé, une remarquable initiation à la philosophie.
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Allez, on continue dans la volonté de lire un peu plus de non-fiction avec ce cadeau que j'ai reçu il y a quelques mois, sur la philosophie dans Harry Potter
La première partie de cet essai parle de la philo dans HP, les concepts qu'on retrouve dans la saga. Marianne Chaillan évoque pas mal d'auteurs/penseurs philosophiques et compare leurs points de vue sur un thème, leurs théories (le stoïcisme, les notions de bien ou de mal, etc.), puis compare avec ce que J.K. Rowling nous montre dans Harry Potter. Certaines sous-parties m'ont moins captivée que d'autres, mais c'était intéressant, même pour quelqu'un qui s'y connait peu en philo (tout est expliqué assez clairement je trouve).
La deuxième concerne de plus près les personnages. On étudie les motivations de Voldemort, Dumbledore, Harry, et dans une moindre mesure Peter Pettigrow, Severus Rogue, et d'autres. Je n'avais jamais réfléchi à certains aspects qui me font changer ma façon de voir les choses à leur sujet.
Ce qui est chouette (ou chiant, ça dépend des gens j'imagine) c'est qu'à plusieurs moments, l'auteur résume des passages, ou rassemble des informations qu'on apprend à des endroits très dispersés de la saga, et quand comme moi vous ne l'avez pas lu depuis un petit moment, ça fait un rappel précieux ! Ça laisse supposer aussi qu'elle ne s'adresse pas forcément qu'aux personnes qui ont lu la saga, ou qui l'ont déjà décortiquée sous toutes ses coutures, mais le public auquel elle s'adresse reste assez flou.
Si l'auteur aborde davantage le support livre que le support films pour des raisons de rapprochement au texte de l'auteur, des mentions y sont faites par moment, pour certaines différences que l'on peut observer entre les deux supports (même si on sent que de manière générale, elle apprécie moins les films, et c'est un peu dommage que cela transparaisse, c'est assez subjectif).
Dans les deux parties, on y parle du rapport à la mort, au pouvoir, à la vérité, du "plus grand bien", de la pédagogie, des notions de fort et de faible, de la pitié, du réel et de l'imaginaire, etc. Et en toute logique, ça amène le lecteur à réfléchir à sa propre manière de voir les choses, et à se questionner sur ce qu'il pense de tout ça. Ça donne aussi envie de relire Harry Potter. Cette partie là m'a beaucoup plus intéressée, ce qui n'est pas très surprenant quand on connait mon attirance pour la construction / le réalisme des personnages.
Bon par contre, à 3 ou 4 reprises, j'ai trouvé des phrases pas finies et des mots mal choisis, comme s'il avait manqué une relecture (me reviennent "une discipline" à la place de "un disciple", ce qui enlève tout sens à la phrase, et la phrase suivante "Je me perds également car lorsque le monde ne peut répondre à mes désirs." Soit il y a un mot en trop, soit il manque une fin à cette phrase). C'est rien de grave, mais vu la marge que se prennent les éditeurs sur la parution du livre, je trouve ça très très moyen de laisser ce genre de grosse erreur passer.
Citations :
* Être aimé ou l'avoir été permet de ne jamais être tout à fait détruit par les épreuves à endurer.
* "Vivre n'est pas un rêve. Vivre ce n'est pas se mouvoir dans une réalité conforme à nos désirs. Vivre c'est assumer la perte et le manque. "
2013, 304p.
Editeurs : Ellipses