Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.
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Depuis le temps que j'entends parler de ces livres, il était tant que je m'y mette. Du coup quand ma belle-sœur s'y est mise et a aimé, j'en ai profité pour lui emprunter les différents tomes existants :P
Et je suis assez contente de l'avoir fait. J'ai apprécié l'univers crée par l'auteur, le concept des magies différentes selon les Arches et les analogies qu'elles permettent de faire avec des personnalités.
Ophélie, contre son grée, se voit envoyée sur une autre arche dans le but d'épouser un homme qu'elle ne connait pas, alors qu'elle est plutôt tranquille et indépendante dans son arche familiale, et qu'elle ne demande rien à personne. Là, voilà soudain dans un monde de débauche et de faux semblants où les coups bas et les dangers sont présents dans chaque recoin.Elle doit s'adapter et passer inaperçue alors qu'elle sait bien peu de choses de cette arche et de son fonctionnement.
En soit, la trame de base n'est pas très originale, c'est une scénario basique en fantasy, mais l'univers, les esprits de famille et les différentes formes de magies impliquées donnent une touche rafraîchissante à tout cela. Et puis le style est assez fluide, ça se lit très bien : à plus d'une reprise j'ai perdu la notion du temps en lisant et me suis couchée plus tard que ce que je visais.
J'ai trouvé assez chouette le pouvoir de "lire" les objets (remonter l’histoire de l'objet avec l'affect émotionnel des gens qui l'ont possédé à un moment donné), et la déontologie que s'impose Ophélie à ce sujet.
Au niveau des personnages, là encore, ça manque un peu d'originalité, et on retrouve de bon vieux clichés du genre, ce qui peut enlever un peu de suspens à tout ça, mais il y a des touches intéressantes, des traits de caractères/physique bien justifiés, et malgré tout ils sont plutôt attachants, ces personnages (à part quelques rares dont on ne souhaiterai pas croiser la route). Et c'est appréciable de voir Ophélie plutôt indépendante la plupart du temps, à ne pas attendre qu'on fasse tout pour elle.
Maintenant, quelques personnages, un peu plus exploités/dévoilés vers la fin, m'intriguent et j'espère qu'on en saura un peu plus sur eux dans les tomes suivants.
Bon et puis, soyons honnêtes ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer que l'écharpe d’Ophélie était celle, très longue, du 4th Doctor dans Doctor Who, du coup ça m'amusait pas mal de la visualiser avec, et l'écharpe prendre vie autour de son cou. Le côté objets vaguement animés de l'Arche d'Ophélie m'a rappelé mon enfance, je ne saurais trop dire pourquoi, le côté un peu espiègle d'objets, de meubles personnifiés, doit faire écho à des médias que j'ai consommés à l'époque.
Une lecture plutôt très plaisante en somme, à tel point que j'ai pratiquement enchaîné les deux suivants dans les jours qui ont suivi ma lecture de ce tome !
Citations :
* "Oublier les morts, c’était comme les tuer une seconde fois."
* " Les verres cassés commençaient déjà à cicatriser, mais il leur faudrait plusieurs heures avant guérison complète. Ophélie les posé sur son nez. Un objet se réparait plus vite s'il se sentait utile, c'était une question de psychologie."
* " Lire un objet ça demande de s’oublier un peu pour laisser la place au passé d’un autre. Passer les miroirs, ça demande de s’affronter soi-même."
2013, 567p.
Editeurs : Gallimard (Pôle Fiction)