Depuis qu’elle s’est enfuie de chez elle, son enfant sous le bras, Myriam vit dans la rue. Contrainte de rejoindre une communauté de sans-abri, elle découvre un univers doté de ses propres codes, où s’affrontent Hugues, le patriarche au grand cœur, et celui qu’on appelle « le Diablotin », un vaurien bercé d’illusions de grandeur. Myriam n’est pas seule à vouloir remonter la pente. Justin, un mystérieux SDF, semble prêt à l’aider. Peut-elle compter sur lui ? Pendant ce temps, au cœur d’une tour perdue en rase campagne, les expériences d’un millionnaire excentrique échappent à tout contrôle. Un groupe de mercenaires arpente les tunnels poisseux d’un ancien réseau d’égouts. Dans son laboratoire, un scientifique sans scrupules joue avec le feu. Lorsqu’une cinquantaine de SDF disparaissent en pleine nuit, le cauchemar commence...
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Pour être tout à fait honnête, ce bouquin ne me tentait pas tellement. J'étais aux Imaginales il y a... quelques années, à flâner sur les stands, dont celui de l'auteur, et j'ai pas trop su lui dire non après qu'il m'ait vendu son livre pendant 5mn. Je crois que je n'écoutais pas tout à fait, j'étais beaucoup plus timide (et influençable) à l'époque, et me demandait comment me sortir de là (la couverture est quelque peu flippante, et l'auteur était un peu trop exubérant à mon goût à l'époque). Mais bref, j'ai fini par acheter le livre, me le faire dédicacer et me barrer fissa.
Finalement, l'autre jour, j'ai décidé de donner une chance au livre, et de me lancer sans même me rappeler une seconde de ce dont ça parlait. D'ailleurs, pas du tout ce à quoi je m'attendais, ce livre !
Loin d'être le roman de fantastique que j'imaginais je ne sais pas trop pourquoi, on est plutôt ici dans la tranche SF option manipulation scientifique sur l'homme pour plier l'évolution à sa sauce.
La verve de l'auteur est pleine de cynisme, d'humour noir, de glauquerie, et ses personnages tous plus cassés les uns que les autres, la folie et la noirceur gagnant même certains d'entre eux.
Ce qui n'est bien évidemment pas sans danger et peut rappeler quelque peu par moment le Frankenstein (le livre, pas le Docteur ni sa créature nécessairement, encore que), de Mary Shelley, même si le ton et les thèmes et l'ambiance ne sont pas les mêmes.
La SF comme bien souvent permet d'aborder des questions d'étique mais aussi des questions de société. Et si ici elles auraient très bien pu se poser hors d'un contexte scientifique, elles n'en restent pas moins appréciable (les SDF, l'impôt, le traitement humain entre classe social et unités de pouvoir, etc.).
Au final, si ce n'est pas un livre vers lequel j'aurais été, cette lecture aura été intéressante, plus sombre que pas mal des trucs que je lis, et plutôt intriguant. Et puis le cadre change de la plupart des romans que je lis, puisque l'intrigue se passe à Metz, ce qui vous l'admettrez, est peu courant.
Enfin, j'ai apprécié apprendre que les droits d'auteurs qu'il touche pour chacun de ses bouquins sont reversés à des associations caritatives semblant être en rapport avec le thème de chaque livre. En tout cas, c'est le cas ici, celui-ci abordant pas mal les gens qui vivent à la rue, et l'argent étant reversé au Secours Populaire.
Citations :
"Les médias sont indignes de confiance. Ils n'informent pas: ils modèlent l'opinion au gré de ceux qui les contrôlent. Les médias ne sont plus la voix du peuple. Ils sont la langue qui lèche le cul du pouvoir."
"... Quelques grammes, c'est tout ce que pèse la vie des sans-abris."
"Faites jouer les fous entre eux : leur folie ne s'additionne pas, elle se multiplie de façon exponentielle."
"Ce siècle sera celui de la décadence, un festin de corps flasques et d'esprits mous, de la pitance pour les vautours. L'art est la dernière valeur refuge."
2011, 250p.
Editeurs : Lokomodo
Ils en parlent aussi : paikanne, ...