Kim Stanley Robinson - Mars la rouge (Mars, T1)

Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l'arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Equatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan. C'est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l'humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l'énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d'étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde. Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance?

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Si ma mémoire est bonne, le sieur Taliesin m'a offert ce bouquin à mon dernier anniversaire. Je connaissais de nom et en avais entendu parler à plusieurs reprises, mais étant donné que mon intérêt pour la SF est assez récent, il ne m'avait pas tenté jusqu'ici. Alors c'était l'occasion parfaite. Surtout que c'est un peu un sujet d'actualité avec la mission Mars One en cours d'élaboration.

Ce tome 1 de la trilogie Mars dépeint la colonisation de Mars (sans blague), depuis les essais de micro société isolée sur Terre pour trouver les 100 qui partiront, jusqu'à Mars et ce qui s'en suit. Pas forcément dans cet ordre, ni sans accroc, ni toujours de la manière dont on se l'imagine. (Et non, il n'y a pas de créature extraterrestre qui tue tout le monde, je vous vois venir, on va déjà se contenter de coloniser une planète désertique ce qui n'est pas de tout repos ni de toute aisance).

Et nécessairement, ça ouvre les portes à pas mal de question d'éthique, de societé, de politique, voire même de justice, le tout saupoudré d'un peu de science (un peu ardue par moments, mais très brièvement, ça reste quand même très accessible à mes yeux la majorité du temps), que l'on soit dans la physique, la génétique, la géologie, et bien d'autre encore, qui donne une certaine crédibilité à l'histoire (je ne suis pas experte, il y a surement des incohérences scientifiques, mais elles ne sont pas perceptibles à mon niveau). Après il y a quelque fois où, non par complexité, mais peut-être par manque d'explication, je ne comprenais pas comment on passait d'une chose à une autre, ou quel était la fonction/la localisation d'un objet ou d'un autre, mais ça restait rare et suffisamment minime pour ne pas gêner ma compréhension de l'histoire.

On navigue de personnages en personnage au gré des chapitres, en guise de narrateur, ce qui nous permet d'avoir différents points de vue sur les relations, les personnages (vu de l'intérieur ET de l'extérieur, pour les principaux, du coup), les évènements qui ont lieu. Fort appréciable, et très utile pour modérer les opinions !

Et puis, j'aime les bouquins où il n'est pas nécessaire d'apprécier le caractère d'un personnage pour apprécier son rôle et l'histoire de manière générale. Ils sont humains, avec leurs défauts, on a envie de les baffer, de les secouer, de les fuir parfois, mais ils sont malgré tout parfois charismatiques, intéressants. Et même si certains sont plus likeable que d'autres (je pense entre autre à Nadia pour ma part), on apprécie les changements de narrateur pour saisir avec plus de justesse ce qu'il se passe.

Et du coup je me dis que diantre, c'est bien dommage que ce préjugé sur la SF perdure, parce que ça peut être fichtrement intéressant, en plus d'être dépaysant. Bon après, j'ai pas forcément envie que ce qui se passe dans le bouquin se réalise, parce que ça ne présage pas de très bonnes choses à mes yeux, mais je ne vais pas être mauvaise langue sans avoir encore lu la suite. Mars la verte et Mars la bleue n'ont qu'à bien se tenir, j'arrive ! (bon, pas trop vite hein, j'ai déjà une PAL monstrueuse, on pioche un peu dedans avant d'acquérir de nouvelles choses... *dit la demoiselle qui va aux Imaginales dans 2 mois et demi*).

Citation :

"Mars était vide avant notre arrivée. ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'y était jamais rien passé. La planète avait connu des accrétions, des fusions, des tourbillons qui s’étaient refroidis, pour laisser une surface marquée par d'immenses cicatrices géologiques : cratères, canyons, volcans. Mais tout cela était survenu dans l'inconscient minéral, sans être observé, sans témoins, - sauf nous, qui avions tout vu depuis la planète d'à coté, et seulement durant le tout dernier instant de sa longue histoire. Nous sommes la seule conscience que Mars ait jamais possédée."

1992, 663p.
Editeurs : Pocket
Titre original : Red Mars

Ils en parlent aussi : Snow, Tigger Lilly, Endea