Après la publication en 1907 de poésies de jeunesse, James Joyce publie en 1914 un recueil de nouvelles commencé dès 1902. Il s'agit de Dublinois. Quelle surprise pour les lecteurs de découvrir ces quinze nouvelles, si sages, si classiques, si claires. Dans ce livre, Joyce décrit, avec un sens profond de l'observation, les mœurs de la bourgeoisie irlandaise, l'atmosphère trouble et le destin tragique de la société de l'époque. Les thèmes favoris de Joyce, l'enfance, l'adolescence, la maturité, la vie publique sont ici incarnés par divers types d'habitants de Dublin, « ce cher et malpropre Dublin » que Joyce aimait tant.
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Je suis allée à Dublin au mois d'avril, et comme j'avais ce livre dans ma PAL, cela me semblait plutôt approprié de le lire pour l'occasion ! Evidemment comme je lis à vitesse escargot en ce moment et que j'ai pas trop eu le temps d'écrire cet avis plus tôt, nous voilà début juin. Woops.
Dublinois donc, est un ensemble de nouvelle sur la vie à Dublin dans les années 1900. Ce n'est pas un livre transcendant, qu'on n'arrive pas à poser, passionnant, etc. mais il a malgré tout a un petit goût de reviens-y. L'auteur peint avec justesse ces scènes de vie apportant un intérêt sociologique certain. Les personnages parviennent à être touchants à leur manière, avec leurs défauts et leurs failles, et certaines nouvelles ont le mérite de nous faire visiter un peu la ville. Probablement pas autant que Ulysse du même auteur, mais quand même un peu. On plonge dans des tranches de vies de Dublinois, sans réel début ni fin systématique.
La religion, la politique, la famille ou encore la vie en société ont une place importante ici, dans une ère où le qu'en dira-t-on est particulièrement présent. Surtout quand on connaît l'histoire de l'Irlande (ce qui est un peu plus mon cas depuis que j'y suis allée).
C'est une bonne introduction à l'écriture de M. Joyce en plus. Elle permet de voir si son style plaît ou non, avant d'oser aborder le pavé qu'est Ulysse. Je ne me suis pas encore décidée à ce sujet, personnellement. En tout cas ça ne sera pas une priorité, mais je pense que j'y viendrai, vu mon intérêt pour l'Irlande !
Citations :
* "Est-ce qu'un ouvrier n'a pas autant de droit qu'un autre à faire partie du conseil municipal et même plus de droit qu'un de ces pique-assiettes qui sont toujours chapeau bas devant quelque gros monsieur avec un nom qui se dévisse ?"
* "Un à un, tous ils devenaient des ombres. Mieux vaut passer hardiment dans l'autre monde à l'apogée de quelque passion que de s'effacer et flétrir tristement avec l'âge."
* "- Nous voici de nouveau dans ce bon vieux Dublin où on ne connaît pas un traître mot de ces choses. - Comme tu dois le trouver monotone après tous les autres endroits que tu as connus ! - Mon Dieu, dit Ignatius Gallaher, c'est un repos de venir ici, tu sais. Et après tout, c'est le pays, comme on dit. On ne peut pas s'empêcher d'avoir un certain faible pour lui. C'est la nature humaine.."
1914, 350p.
Editeurs : Folio
Autre titre : Gens de Dublin
Titre original : Dubliners